
DYSPHASIE
DÉFINITION
Le trouble spécifique du développement du langage oral (TSDLO) est un trouble persistant du langage qui affecte la compréhension et/ou l’expression d’un message verbal.
La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable de l'apprentissage et du développement du langage oral, il est acquis depuis la naissance et reste tout au long de la vie.
La dysphasie peut être plus ou moins sévère et se présenter sous des formes diverses : paroles indistinctes, troubles de la syntaxe, expressions par mots isolés, discours plus ou moins construit, manque du mot, compréhension partielle du langage oral…
Le langage de la personne dysphasique présente non pas des retards mais des caractères déviants et instables dans le temps.
La dysphasie peut cibler plus particulièrement l’Expression, la compréhension ou les 2 à la fois. Le dysphasique ne souffre pas de troubles de la communication en elle-même, mais souffre de troubles de son support oral.
L'enfant dysphasique peut ne pas trouver ses mots d'une manière dramatique, mais être parfaitement capable de résoudre une opération ou de résoudre des problèmes. Il est normalement intelligent mais présente un déficit circonscrit au domaine langagier.
Ce sont des enfants sans histoire médicale particulière, ni déficit sensoriel même si l'enfant présente d'apparentes difficultés, ni déficit intellectuel, ni trouble du comportement, même si les enfants dysphasiques peuvent paraître agités peu attentifs, instables, agressifs, preuve d'un réel mal-être relationnel à une situation d'échec qui s'installe, ni trouble de la relation, les enfants dysphasiques cherchent le plus souvent à communiquer par tous les moyens à leur disposition, à l'inverse des enfants autistes par exemple.
LES DIFFICULTES
Elles portent sur des aspects complexes :
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soit de la réception c’est-à-dire de la compréhension du langage,
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soit de la programmation des sons de la langue puis de leur production,
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soit sur la disponibilité des mots ou encore sur leur agencement syntaxique au sein de la phrase.
Ces domaines du langage peuvent être déficitaires ou préservés indépendamment les uns des autres.
Le langage écrit est souvent d'acquisition problématique. De fait, les troubles ont un retentissement constant sur les apprentissages scolaires classiques, puisque le langage est l'outil privilégié de la transmission du savoir à l'école.
Ces enfants parlent mal, parlent tard, ont durablement, des difficultés d'expression orale.
Dans d'autres domaines pourtant, ils se développent bien, même si fréquemment les difficultés langagières s'accompagnent d'un retard psychomoteur ou/et graphique.
Ils organisent un langage qui peut suffire dans la vie quotidienne mais gardent le plus souvent des difficultés de langage.
Le langage est fait de morceaux, d'approximations, de segments traités sans souplesse comme des agglomérats, des blocs figés.
Concrètement, en pré-scolaire :
• L’enfant est silencieux au berceau, il parle un jargon rare par la suite mais le contact est adéquat. Il ne répète pas ou peu pour apprendre. Il dit deux ou trois mots avant l'âge de 3 ans, puis des phrases télégraphiques entre 3 et 4 ans, et des mots souvent inintelligibles.
• Le trouble de compréhension peut aller de léger à modéré́ et parfois davantage. La Compréhension verbale est déficiente: surtout au niveau abstrait (temps, espace, figuré, questions, etc.). Il y a une difficulté́ d'organisation dans le récit. La phonologie est incorrecte, davantage pour les mots longs. Le Vocabulaire inférieur à la norme.
Puis à l’école :
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Difficulté à comprendre les consignes.
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Production verbale indistincte, discours peu structuré.
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Troubles de la syntaxe
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Troubles d’apprentissage en lecture, en l’écriture ou en Mathématiques.
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Troubles de la perception du temps.
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Présente un déficit lié au vocabulaire relatif au temps.
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L’enfant est facilement distrait, peu attentif ou il bouge beaucoup.
Et à la maison :
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Frustration (cherche ses mots), énervement, colère.
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Insécurité,
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L’enfant s’isole,
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L’enfant réagi de façon démesurée.
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Trouble important de la compréhension.
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Leur langage est peu informatif. Leur discours est incohérent et redondant.
La Dyphasie, au même titre que les troubles DYS, provoque chez ses victimes des sentiments de mal-être et une faible estime de soi.
DIAGNOSTIC
Bien qu'on considère qu'il est prématuré de parler de dysphasie avant l'âge de 5 ans, un enfant qui ne parle pas bien à l'entrée en école maternelle doit bénéficier d'une évaluation de l'audition, d'un bilan visuel et d'un examen médical complet à la recherche de troubles associés (psychomoteurs, relation interpersonnelle) ; une réévaluation est nécessaire 3 à 4 mois plus tard.
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PRISE EN CHARGE
La prise en charge doit être adaptée au cas par cas en fonction du type de trouble du langage, des compétences de l'enfant et de la présence éventuelle de troubles associés. Elle pourra être déterminée au mieux après un bilan coordonné par un médecin spécialiste, avec un orthophoniste et un psychologue, voire par une équipe pluridisciplinaire comprenant également neuropsychologue, psychomotricien, ergothérapeute, par exemple dans le cadre d'un centre de référence des troubles du langage.
La rééducation orthophonique, fondamentale, doit être précoce et prolongée. Elle doit être mise en place dès l'âge de 3-4 ans lorsque la production est inintelligible, agrammatique, ou s'il existe un déficit de compréhension. Elle est ciblée sur les difficultés actuelles de l'enfant, pointées par un bilan initial, et doit être réorientée régulièrement par de nouveaux bilans.
Chez le petit enfant, elle permet une guidance parentale. Dès que la coopération de l'enfant le rend possible, elle peut se dérouler en séances formelles, permettant d'établir une communication par un code visuel si nécessaire, et/ou travaillant la phonologie, le lexique, et/ou la syntaxe.
Par la suite, elle pourra travailler sur le langage écrit, les difficultés en calcul et l'aspect langagier du nom des nombres.
La rééducation orthophonique doit être intensive : jusqu'à trois à quatre séances hebdomadaires dans les formes sévères, dans la mesure du possible à des horaires où l'enfant est encore disponible et non épuisé.
Il est donc parfois préférable que les séances aient lieu, au moins en partie, sur le temps scolaire.
Le traitement doit d'autre part concerner l'enfant dans sa globalité, et tenir compte des troubles associés : psychomotricité ou ergothérapie en cas de dysgraphie, aide psychologique, traitement stimulant de l'attention si le déficit attentionnel est avéré et pénalisant.
Il sera donc toujours discuté par une équipe multidisciplinaire et au cas par cas, puis réévalué régulièrement, en lien avec les enseignants.
POUR EN SAVOIR PLUS
Liens vers les sites internet qui abordent la dysphasie :
http://dysphasie.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1&Itemid=5
http://cenopfl.com/troubles-apprentissage/dysphasie.php
http://www.logoclinique.ulg.ac.be/upload/Brochure-Dysphasie-à-destination-des-parents_Mélanie-Guénébaud.pdf
http://scolaritepartenariat.chez-alice.fr/page408.htm
